Red River Gorge 2018

A l’automne dernier, je suis partie pour la première fois en trip grimpe hors Europe. Red River Gorge (RRG), dans le Kentucky aux Etat-Unis, c’est un réseau de gorges en grès magnifique avec un nombre infini de voies toutes plus belles les unes que les autres. C’était un voyage enrichissant et motivant. Aujourd’hui je vous explique un peu tout : le côté grimpe dans une première partie, puis les bons et mauvais plans logistiques dans une deuxième partie.

Côté grimpe

Tout est assez extraordinaire là-bas. Je me souviens arriver au pied d’une voie vraiment magnifique, regarder le topo, voir que c’est 6a et me dire pas grave je la fais quand même! C’est assez original parce que le rocher est formé avec des cassures et différentes faces donc il est plutôt courant d’avoir du 7a à côté d’un 8c ! Il y en a vraiment pour tous les niveaux et tous les goûts dans un même secteur!

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Le rocher est assez varié mais globalement on retrouve des gros dévers avec des gros bacs (Motherloade…) ou des trous (Bob Marleys…), des légers/moyen dévers sur arquées (Chocolate Factory…) ou petits trous (Purgatory, Dark Side…), du vertical sur arquées (Gold Coast, Bob Marley…), des énormes trous (« hueco ») dans des voies plus faciles… En réalité il y a un peu de tout dans tous les secteurs, sauf de la dalle en adhérence ! Et oui, les prises de pieds ce n’est pas le souci, elles sont assez grosses en général, par contre au niveau des avant-bras c’est un peu plus dur !

Les secteurs sont très (très) nombreux, et répartis en deux zones (Sud/Nord), donc il est rare de faire la queue dans les voies malgré la forte fréquentation le week-end. Il y a du monde dans les voies classiques, et pourtant ce ne sont pas toujours les plus belles… Il y a beaucoup de voies pas très courues qui sont très peu grimpées, parce qu’un peu « particulières » et les américains n’aiment pas trop chercher les méthodes trop longtemps ! En revanche, ils vous partageront les leurs volontiers si vous essayez leur projet. Ah oui, parce qu’il est normal pour eux d’avoir un projet qu’ils essaient pendant des mois (parfois 2/3 côte au-dessus de son niveau !). Que ce soit du 6, du 7, ou du 8 ! Je me souviens qu’on m’ait abordée en disant directement : « Hey ! What’s your project ? ». En observant, j’ai été épatée par leur état d’esprit. Ils ne baissent jamais les bras et trouvent du positif dans chaque run (même s’il a été moins bon que le précédent). Ca a été une bonne leçon pour moi qui ai tendance à « rager » quand ça ne se passe pas comme je veux… (ahah)

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Pour ce qui est de la météo, il est également possible de grimper sous la pluie sans soucis dans l’un des nombreux secteurs dévers. Le grès, ça colle par tous les temps ! Mais attention, s’il pleut pendant une semaine il peut y avoir résurgence ! Les meilleures conditions sont en automne mais il est également possible d’y aller au printemps. Vous verrez surement des américains avec leur thermomètre au pied des voies, c’est normal! Ils mesurent la température (en Fahrenheit) et l’humidité de l’air (pourcentage), si la somme des deux est inférieure à 100 alors les conditions sont optimales pour l’enchaînement, « the send ».
Dernière chose, il est nécessaire d’avoir une perche de pré-clippage (« stick clip ») pour la première dégaine qui peut se trouver à 4/5 m de haut !

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Mon séjour

Je suis allée à Red River Gorge dans l’optique de faire du volume, donc grimper un maximum de voies autour de 8a sans douleurs à la poulie. C’est vraiment un bel endroit pour se remettre en forme. Les voies sont endurantes et physiques et dans l’ensemble pas traumatisantes. Il y a très peu de pas de bloc. Au fil de ces 3 semaines, au rythme de 3j de grimpe/ 1j de repos j’ai réussi à retrouver la forme et de très bonnes sensations! Ce qui était très important pour moi. La sensation de forme est propre à chacun. Je me sens en forme lorsque j’arrive un grimper dans un « flow » rythmé par ma respiration, sans aucune arrière-pensée (souvent la peur de la chute pour moi), lorsque mes mouvements sont naturels/instinctifs. Je sais que dans cet état je suis capable de donner le meilleur de moi-même, peu importe ma condition physique du moment (fatigue surtout) et les conditions extérieures.

C’est par la pratique régulière que j’arrive à retrouver cet état, et même parfois en évoluant dans une voie. J’ai d’ailleurs ressenti cela lors de mon dernier jour de grimpe, donc 3ème jour consécutif après 3 semaines. La veille j’étais tombée 2 fois sous le relais du classique 8b « Ultra Perm ». J’étais fatiguée, j’avais les mains en sang, mais j’étais motivée à aller mettre un dernier essai le matin avant de partir. J’avais la pression mais ce n’était pas négatif comme du stress, quoi qu’il arrive j’étais complètement satisfaite de mon trip. Une montée d’échauffement plus tard, j’étais prête à mettre un run. C’était magique, j’ai failli tomber plusieurs fois en bas, mais une fois arrivée au repos je n’avais qu’une seule conviction : sortir la voie et maintenant. Le crux final est passé comme une lettre à la poste ! C’est ce que j’aime dans l’escalade, on se surprend toujours !

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Les quelques voies qui m’ont le plus marquées : Swedish Fish (7a+), Gene Wilder (7c), Cat’s Demise (8a) à Chocolate Factory / Angry Birds (8a+) et Kaléidoscope (8a+) à Drive By / No Redemption (8a) à Bob Marley / Dracula ’04 (8a) à Purgatory.

Il y en tellement d’autres à faire! Des classiques qui font rêver comme Golden Ticket, Pure Imagination et Lucifer entre autres! Peut-être dans un ou deux ans ? Mais j’y retournerai c’est sûr !

Côté logistique

Le voyage

Tout d’abord nous avons volé avec la compagnie Swiss Air depuis Genève jusqu’à New York (1 stop à Zurich à l’aller et direct au retour, pour environ 500€). Nous avions prévu de visiter New-York 4 jours en séjournant dans un petit airbnb très cosy (chambre chez l’habitant) à Brooklyn. Je recommande vraiment ce type d’hébergement pour deux, pas cher et très populaire à NY!
Lexington (la grande ville la plus proche de RRG) se trouve à 11h de voiture à l’ouest de NY. Il faut savoir que 11h ce n’est presque « rien » pour les américains qui n’hésitent pas à rouler 7h le vendredi soir après le boulot pour aller grimper à RRG le week-end (2 jours !!). Bref, pour nous rendre à Lexington nous avions choisi l’option bus de nuit pas cher (80 dollars). ERREUR ! Le réseau de bus est très peu développé dans le pays. La compagnie que nous avons pris est une compagnie chinoise : Jaguar Bus, dont les prestations laissent à désirer (chauffeur qui grille les feux rouges, roule beaucoup trop vite, braille au téléphone toute la nuit et crache par terre, bus non nettoyé, odeur d’urine…).

En résumé, les américains se déplacent sur de longues distances certes mais avec leur propre voiture (qui consomme beaucoup!), les autoroutes étant majoritairement gratuites et l’essence pas très chère, ou en avion. Je recommande donc de choisir un vol interne allant jusqu’à Louisville, Cincinnati ou Lexington, ou de louer une voiture depuis New York ou Chicago! Attention, les routes d’accès aux secteurs sont très boueuses, il vaut mieux avoir une voiture relativement haute voire un 4×4 pour pouvoir se rendre à tous les secteurs.

Le logement

En ce qui concerne le logement nous avons choisi l’option confort. Trois semaines en tente ce n’est pas possible pour moi! Nous avions réservé un airbnb chez un grimpeur local, Marty, qui loue 3 à 4 chambres doubles dans sa grande maison à 10 minutes des secteurs les plus proches. Environ 40€ la nuit par chambre. La cuisine toute équipée est commune et Marty a même un petit pan, un pan Güllich et des poutres pour les jours de pluie ! En plus, Marty est un local, il connait à peu près tout sur RRG ! Bref, on était bien logé et bien accompagné. Merci Marty !

Voilà les liens airbnb:
Pour 4 personnes: https://www.airbnb.fr/rooms/23683694?guests=1&adults=1
Pour 2 personnes: https://www.airbnb.fr/rooms/15149266?guests=1&adults=1

Il existe d’autres solutions logement: des cabines « bungalow » à Lago Linda, du camping chez Miguel’s Pizza (le repère des grimpeurs avec le Rock House!), etc… Mais sachez que les prix sont assez élevés en haute-saison (l’automne).

Voila c’est tout pour ce trip!

A bientôt,

Soso ♥