Kyparissi – Babala

« Le royaume de la colonnette »

Babala, près du village de Kyparissi dans le Péloponnèse en Grèce est un secteur dont j’ai entendu parler pour la première fois en 2016. Cette année-là, le Groupe Excellence Escalade de la FFCAM dont je faisais partie organisait son projet annuel d’ouverture/équipement dans ce secteur encore peu développé. Seulement, les Championnats du Monde Jeunes de difficulté avaient lieu au même moment en Chine. En dernière année Junior, j’avais décidé de participer à cette compétition en me promettant de me rendre un jour à Kyparissi.

3 ans plus tard, l’occasion se présentait. Après avoir eu beaucoup de soucis aux doigts pendant plus d’un an, je me suis tournée vers des styles d’escalade où les arquées se faisaient rares. Les colonnettes étaient donc à l’honneur. Haut-alpine de souche, ce n’est vraiment pas un style d’escalade qui m’est habituel ! Mais après quelques séances à vadrouiller entre la Ramirole, « Tom et Je Ris » dans le Verdon et le Pic Saint Loup près de Montpellier, j’ai vite appris à mettre des genoux, puis plus difficile, à m’enrouler autour (les connaisseurs comprendront !).

18 octobre 2019, c’était le grand départ pour Athènes, en avion depuis Lyon avec Romaric. Nous avons loué une voiture à l’aéroport d’Athènes puis roulé jusqu’à Kyparissi qui se trouve sur la côte est du Péloponnèse, à 4h30 au sud-ouest d’Athènes et à 1h de Léonidio (site majeur aussi !) par la nouvelle route qui longe la côte.

Kyparissi comporte plusieurs secteurs de tous niveaux dont les plus connus sont Watermill et Babala. Pour ce trip nous avons fait le choix de grimper exclusivement à Babala. Ce secteur est magique par sa taille, la qualité du rocher et le cadre… Les colonnettes de toutes tailles y forment des lignes exceptionnelles. Aussi belles à contempler qu’à grimper !
Le secteur se mérite, 45 minutes de marche (mais on peut laisser les affaires de grimpe cachées en haut !), un échauffement rude dans le 7c/8a minimum, mais pendant presque 2 semaines et demie notre motivation n’est pas redescendue !

Nous avons passé de vraies vacances : baignade, grimpe, restaurant… En plus les habitants de ce petit village (pas si petit !) sont adorables ! Le climat méditerranéen était particulièrement doux à cette période de l’année et les conditions étaient idéales en face nord, donc à Babala. Cependant, il nous est arrivé plusieurs fois de nous retrouver dans les nuages à cause de la condensation de l’air marin qui s’accroche sur les premiers reliefs. L’humidité peut rendre les conditions difficiles mais ça reste grimpable sans problème (et c’est plutôt mythique de grimper dans la brume !). Seule la pluie pendant une longue période pose problème à cause des résurgences des colonnettes. Ouf on a eu de la chance ! Il n’a plu que 2 jours sur toute la durée de notre trip.

Le secteur, de quelques centaines de mètres de long, est maintenant bien développé et compte une grosse cinquantaine de lignes entre 7b et 9a. Il y a quelques voies dans le 6 mais ce sont des socles/pied de voies. Globalement, il est très intéressant d’y aller avec un niveau 8a à 8b+/c ! C’était donc parfait pour moi. Je me suis régalée à grimper tous les jours des voies différentes et toutes aussi majeures. Au total nous avons grimpé 11 jours, et j’ai pu faire 15 voies entre 8a et 8b+ (dont mon 1er 8a+ à vue !), ce qui doit représenter même pas 1/3 des voies dans le 8 du secteur. Pour ce premier trip je me suis concentrée sur les voies « classiques » les plus répétées, mais je compte bien y retourner pour toutes les autres !! Parce que oui, une chose est sûre, je vais y retourner !

Les voies qu’il faut à tout prix essayer :
Pipipnia, 8b : 40 m, d’abord sur une colo large, puis entre deux fines avec un gros grain de chou-fleur ! Conti avec des pas de bloc.
Leodokardos, 7c+ : La ligne qui attire le plus l’œil à mon avis. Des rails de colonnettes parallèles sur 20 m.
Halva Power, 8b+ : Départ commun avec Pipipnia, plus court et plus intense en physique avec une fin rési, des genoux salvateurs à trouver tout le long !
Carpe Diem, 8a+ : Extension obligatoire pour moi ! Une classique qui bourrine si on ne sait pas placer des genoux (je conseille la genouillère ou au moins une néoprène !)
Advocatus diaboli, 8a : 2 colonnettes espacées d’1.5m pendant 25 m.
Tarsus Manus, 8c : Une section intense à remontées de petites inversées et mouvs physiques sur pinces puis 20m de rails de colonnettes pas facile !

Pour finir, la question qui fâche ? Avec ou sans genouillère Send ?? Pour moi, peu importe, chacun fait ce qu’il veut ! J’ai fait des voies avec et des voies sans (ou avec une genouillère en Néoprène). Ca ne change rien à la beauté des voies et au plaisir que j’ai eu à les grimper 🙂

A bientôt,

Soso

Pour info
  • Avion aller/retour Lyon-Athènes avec une escale à Rome : 178€ en période de vacances scolaires.
  • Location de voiture (type mini/eco) : 190€ pour 17 jours chez Enterprise (à l’aéroport).
  • Location studio : Myrtoo Studios, Kyparissi, environ 30€ la nuit pour deux. Simple mais bien suffisant avec une terrasse privée à 20 m de la mer ! Sofia, la patronne, est adorable.
  • Provisions : Un « supermarket » pas de fruits, ni légumes, ni pain ! Bien pour le fromage, les aliments qui se conservent et tous types de babioles non alimentaires. Un « minimarket » bien pour les fruits. Une boulangerie correcte.
  • Restaurants : Je recommande le Cavo Kortia (restaurant/hotel), le Pleos, et surtout, le vendredi et samedi soir, un restaurant un peu en amont du mini-market qui sert des bonnes souvlakis pita pour 2,5€, ainsi que des salades grecques et galettes épinards/feta !
    Globalement la nourriture et la restauration ne sont pas données.
  • Attention pas de pharmacie, pas de station essence à moins d’une heure…
Merci Jan Novak pour les jolies photos et la bonne compagnie !

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