Vidéo: Cédric Lachat raconte « Pachamama » (9a+), Oliana
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Et encore une excellente vidéo de Relais Vertical qui a déjà beaucoup de vues (+ de 63.000 au moment où j’écris cet article). Cédric Lachat a réussi en janvier dernier la sévère « Pachamama » (9a+) de Chris Sharma à Olinana et raconte en détails son enchaînement de la voie. Je trouve très intéressant de revenir sur son analyse afin d’en ressortir les principales compétences qu’il met en avant pour réussir à grimper à un tel niveau.
La Mémoire
Cédric a mémorisé 80 à 90 mouvements de mains, ainsi que les déplacements de pieds et les placements. Mais il faut dire que « Pachamama » fait 50 mètres.
Mémoriser les mouvements d’un projet est indispensable pour éviter les erreurs coûteuses en énergie en grimpant. Cela permet aussi de visualiser sa grimpe, ce qui est une préparation primordiale. Chaque détail compte.
Les repos
Respirer, se calmer, faire baisser le rythme cardiaque. Se reposer ça s’apprend, avec des astuces techniques, du relâchement et de la patience. Il faut savoir se forcer à rester et résister au sentiment d’urgence, quand les bras brûlent et demandent pourtant à avancer pour en finir.
Tout ça pour récupérer mais aussi pour visualiser la suite et éviter des possibles erreurs.
La combativité
Mémoriser, visualiser, se reposer dans la voie, c’est déjà très bien mais cela ne suffit pas. On sait quoi faire, comment, mais il faut rester concentré ou se re-concentrer après un moment de relâchement. Pour être prêt à tout donner malgré la fatigue, la douleur et parfois la peur aussi.
Sans se battre comme un guerrier, un projet ne tombe pas. Se battre tout en restant précis dans les crux, en se focalisant sur les gestes techniques à réaliser (« je me concentre sur mon gainage »).
Même sans vouloir grimper dans le 9eme degré, la mémoire, la gestion des repos, la combativité, sont des compétences à développer en priorité quand on veut progresser en escalade. Ce sont quelques unes des bases de la pratique, déjà dans le 5c/6a. Elles sont à cultiver dès le début et ne sont pas du tout réservées au haut niveau. Le mental et la tactique sont à travailler et améliorer bien avant la force ou la résistance, en parallèle avec la technique.
J’entends souvent dire que « l’escalade est un sport ingrat ». Cette phrase ne veut rien dire. Avec un minimum de rigueur, de recul et d’auto-discipline, on fait bien des choses. Avec seulement des gros bras, par contre…