Blocs en Inde… un potentiel incroyable
Je reviens sur notre voyage en Inde de juillet 2019. Au fond des sacs, nous avions glissé une paire de chaussons et un sac à magnésie. Ce fut une bonne idée, même si finalement nous avons peu grimpé. Sans crashpads, on saute une fois du réta, pas deux! Nous nous sommes donc contentés de quelques blocs faciles, ce qui fut parfois frustrant vu la quantité de bijoux que nous avons pu trouver. Le bloc en Inde, cela ne pourrait dans le futur pas se résumer qu’à Hampi, mais à beaucoup beaucoup plus… Et pourtant je ne vais vous parler que de deux vallées sur l’immensité de l’Himalaya indien.
La vallée de la Pin
Lors du trek du Pin Parvati Pass, nous avons remonté pendant 7 jours une vallée incroyablement belle et préservée. Forêts, alpages, glaciers, et dès le premier soir des blocs intéressants dans la forêt, à deux pas des sources d’eau chaude… Puis après une heure de marche facile, le festival des bijoux a commencé. Avec des blocs et encore des blocs, sur un granit juste roulé par les glaciers pour que le grain ne soit pas trop gros, ni trop fin. Juste le bon compromis pour avoir des réglettes et des beaux plats sans un grain grossier qui t’arrache la main. Pour parfaire le tableau, les chutes sont très souvent bonnes avec des réceptions plates sur l’herbe.
Le plus impressionnant était un énorme secteur en rive droite, que nous n’avons vu que d’en face au troisième jour de marche. Le pont en aval était arraché. Nous n’avions pas le temps de redescendre la rive droite depuis les « Pando Bridges », qui nous ont permis de traverser, pour voir ces centaines de blocs de plus prêt.
Une vallée assez plate où la marche est facile, un village proche avec des mules et de la nourriture en abondance: tout pour organiser un trip de bloc incroyable. Avec un petit parfum épicé d’aventure à l’indienne évidemment.
La vallée de la Baspa, Kinnaur
Sur la fin de notre voyage, en redescendant du Spiti, nous nous sommes arrêtés dans la région du Kinnaur. Nous avons logé plusieurs jours à Rackchham, dans la Baspa Valley, avant de passer une nuit à Sangla sur le retour.
Cette vallée a un petit air d’Ailefroide, ou encore de val d’Hérens. En beaucoup beaucoup plus grand évidemment. Le seul endroit pourri par le tourisme de masse est le bout de la route. En effet le village de Chitkul est devenu le lieu de passage de touristes restant là pour quelques heures ou même minutes. Juste le temps de prendre trois photos, de manger des frites et le circuit acheté en tout compris doit être poursuit. Le moteur du minibus n’a même pas le temps de refroidir.
En dehors de ce lieu, on est tranquille pour se promener et découvrir. Certes ce n’est pas l’Himalaya de la vallée de la Pin. La route n’est jamais loin. Malgré tout les paysages sont grandioses, les villages préservés tout en étant modernes, et les montagnes hautes. Tellement hautes qu’il faut de la chance pour apercevoir le sacré Kinnaur Kailash entres les nuages au mois de juillet (la mousson s’installe).
De ces montagnes sont tombés des petits bouts de granit. Quelques grimpeurs sont déjà venu les chatouiller, comme Bernd Zangerl en 2013. Le potentiel est là, un potentiel très intéressant sans aucuns doutes possibles. Il y a des lignes incroyables sur des gros blocs individualisés, des chaos, des bouts de cailloux par centaines cachés dans la forêt. De plus, tout est proche de la route. Le trip est très facile à organiser, pour une orgie d’ouvertures.
Alors voilà. Le bloc en Inde, ce n’est pas que Hampi. Ca commence à bouger dans l’Himalaya, au Ladakh par exemple avec le Suru Fest. Avec l’explosion des classes moyennes, j’imagine que la grimpe va se développer et que des spots de bloc vont sortir de PARTOUT. Pour nous occidentaux, la tentation sera grande de participer à la fête. Encore une excuse de plus pour prendre l’avion et d’en assumer les conséquences? Heureusement que l’Inde effraie encore, à juste titre. Prévoyez toujours un plan B et soyez souples d’esprit.
Un vidéo de bloc tournée à Rakchham: